IL N’Y A PAS DE FAUX MÉTIER

2020. 108 min. couleur.

bande-annonce | trailer

Le dernier opus du cinéaste poursuit et peaufine sa démarche bien singulière au point qu’il livre ici son œuvre la plus aboutie. On y retrouve à nouveau une pléthore de personnages hétéroclites et insolites, tout aussi revigorants qu’à l’habitude. La théâtralité de la parole crée une distanciation efficace et marquée qui brise toute possibilité d’appréhender l’œuvre sous un angle platement réaliste. La parole est propulsée de façon fébrile d’un personnage à l’autre, truffée de jeux de langage et d’idées loufoques qui désarçonnent et élèvent à la fois. Elle ne cesse de stimuler l’imaginaire et, avant tout, de raconter, ouvrant du même coup de nombreux récits qui finissent en fin de compte par se répondre en écho. Il n’y a pas de hiérarchisation des valeurs, tout est traité sur un pied d’égalité. La culture populaire est présentée comme étant tout aussi valide que celle dite élitiste, sans oublier que les flatulences sont joyeusement admises, et ce, dès l’ouverture du film! Cette touche rabelaisienne, très sentie également dans le langage coloré des personnages, n’est qu’une infime parcelle des multiples influences littéraires et musicales qui habitent un cinéaste doté d’un pouvoir d’invention hors norme.

In his latest work, the filmmaker continues to refine his unique approach to storytelling, resulting in his most accomplished work yet. Once again, a plethora of eccentric and unusual characters take centre stage, to invigorate the audience. The dialogue is characterized by a theatrical quality that creates a marked distancing, breaking any possibility of the audience interpreting the work in a purely realist way. Words are propelled feverishly from one character to another, and the film is filled with offbeat ideas and word games that simultaneously disorient and delight. It stimulates the imagination and tells multiple stories, each resonating with one another. The work presents no hierarchy of values, as it treats everything on an equal footing, from flatulence to poetry. This Rabelaisian touch, the colorful language of the characters, and inspiration drawn from a wide range of literary and musical influences, reflects the filmmaker's extraordinary powers of imagination.

texte : jérôme michaud (séquences)

AVEC : leslie mavangui, tatiana zinga botao, françois simon poirier, olivia palacci, jean-marc dalpé, alexis martin, étienne pilon, stéphane crête, ève duranceau, rose-maïté erkoreka, schelby jean-baptiste, favolle jean, daniel canty, clauter alexandre.

ÉQUIPE : écriture, montage et réalisation : olivier godin, direction photo : renaud després-larose, production : johannie deschambault et jean-sébastien beaudoin gagnon, assistant caméra : matthew wolkow, direction artistique : annick marion, costumes : gabrielle lauzier, prise de son : ana tapia rousiouk, mix : michael binette, distribution : la distributrice de films.

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